Le jour ou la sauvage en moi a pris possession de mon corps sur EMAJINARIUM : Après 2 ans de travail dans l’équipe, de rencontres et de défis, le jour J arrive. Après toutes ces répétitions, nous ne pouvons plus reculer.
Ce 19 mars est à marquer dans les annales de mon coeur.
Toutes les personnes que je côtoie depuis ces derniers mois sont là également, on est tous dans une certaine euphorie et de stress positif; On s’entraîne, se donne des dernières idées pour essayer de rendre cette journée parfaite aux spectateurs et on s’entraide du mieux que l’on peut.
La sauvage aussi est là, prête à croquer cette journée pleines d’aventures, et à monter sur scène.
Une fois préparée, on se terre derrière le rideau pour la répétition générale et, prête à bondir sur la scène, à se mettre dans le feu de l’action. La sauvage ne cherche pas des poux sur la scène, elle est là, je la sens…Un animal comme les loups avec sa meute, qui fonce si on l’attaque, les crocs affutés.
Fin de la première générale et le corps a besoin de se reposer, la sauvage est forte mais mon corps a besoin de la calmer avant la première, elle se creuse un petit coin de repos avant de se remettre d’attaque.
Les gens s’installent, elle les entend, à l’affût pour bientôt surgir… Elle ne réagit pas encore et gratte le parquet.
Mais je calme la sauvage, le premier rang sont que des gens qu’elle connais. Je lui dit de ne pas trop stressée.
Nous nous entraidons entre toutes créatures fantastique, coincée dans ces terriers en forme de couloir de loge.
Arrive bientôt le tour des sauvages, je vois le public entrouvert par le rideau et là je l’appelle intérieurement, je fais la danse pour la préparer à attaquer sur scène et avec un autre partenaire sauvage, on rugit mutuellement, on se transforme, prêt à appeler la meute.
Sur la scène, je ne suis plus là. La sauvage à pris le dessus et oublié qui est en première ligne, à être curieux de toutes ces petites créatures à la regarder sur scène se nettoyer le corps et jouer avec son binôme.
Les gestes sont automatique, la musique est au ralenti, la sauvage sait ce qu’elle a à faire et quand elle attaque, elle est à fond, prête à croquer là où elle se sent attaqués. Elle en bave même, les dents acérées.
Elle attaque jusqu’à épuisement. Et quand elle doit retourner dans son terrier, à la fin du chapitre, la sauvage sort d’un coup et me laisse un corps qui n’a plus d’air.
Toutes les créatures imaginaires m’aide, malgré la tension et le stress, à me donner un breuvage magique avant de retourner dans un coin.
La suite passe super vite, en étant là pour les autres et profiter de toutes cette énergie derrière le décor. Nous sommes entre deux mondes, tous ensemble, se comprenant tous d’un simple regard. Vivre l’univers magnifique de la scène.
Et puis vint, le moment des applaudissements.
On sent la joie nous envahir, une sensation d’avoir accompli quelque chose de beau et de fort.
Et savoir que c’est pour quelque chose d’humanitaire, l’est encore plus.
La fin fut très flou, tous ces accomplissement, cela devint un rêve. Les amis t’ont reconnu par tes crocs ou ta crinière. Et tu essayes de profiter de chaque instant. Le retour chez soi fut paisible à côté de cette journée fantastique.
Le lendemain matin, je me demande si cela s’est réellement passée car j’ai la sensation que ce n’était qu’un rêve, un sourire aux lèvres. Et mon corps, me rappelle que la sauvage était bien là hier…. Prête à revenir si nécessaire.
Merci d’avoir ressorti la sauvage en moi. Ce fut magique.
Anne Sophie Thomas – Free Spirit